Elles coulent lentement des troncs, brillantes comme de l’ambre liquide, puis se figent en larmes translucides. Les résines et les baumes sont parmi les substances végétales les plus anciennes utilisées par l’homme. On les brûlait dans les temples, on les appliquait comme remède, on les portait comme amulette. Leur force n’est pas seulement aromatique : elles condensent une mémoire, une protection, une promesse de lien entre le terrestre et le spirituel.
L’encens est sans doute le plus célèbre. Originaire de la péninsule arabique et de la corne de l’Afrique, il a accompagné les rituels religieux pendant des millénaires. Sa fumée blanche s’élève comme un pont vers le ciel. On lui attribue des vertus purificatrices, la capacité d’apaiser le cœur, de calmer les tensions et de favoriser la méditation.
La myrrhe, plus sombre, raconte une autre histoire. Sa senteur est plus amère, plus résineuse, presque médicinale. Utilisée dans l’Égypte ancienne pour l’embaumement, elle symbolise la guérison et la protection dans les textes sacrés. En usage thérapeutique, elle servait à désinfecter, à soigner les plaies, à renforcer les défenses. Elle garde encore aujourd’hui cette aura grave et protectrice.
Le benjoin, plus doux, diffuse une odeur balsamique et vanillée. Répandu en Asie du Sud-Est, il est employé depuis longtemps comme calmant et cicatrisant. Dans les maisons, on le brûlait pour assainir l’air et apaiser les esprits. Son parfum réconforte, comme une couverture invisible qui enveloppe le corps et l’âme.